Maureen Ayité est une entrepreneuse béninoise qui a su imposer sa marque de mode, comme l’une des plus grandes d’Afrique. Son parcours atypique et sa réussite fulgurante en ont fait une source d’inspiration pour de nombreux jeunes Africains.
En effet, la jeune femme béninoise est propriétaire de l’une des plus grandes marques de mode en Afrique. Retenez votre souffle, je ne vous parle pas de Vlisco mais de Nanawax.
Derrière le parcours de Maureen Ayité se cache une très belle success story. Découvrons-la ensemble.
Maureen Ayité est née en France dans la commune de Levallois-Perret. Néanmoins, la jeune femme a grandi et étudié en Côte d’Ivoire et dans son pays d’origine, le Bénin. Elle a obtenu une licence en langues, littérature & Civilisation Étrangères en France où s’est déroulé ses études supérieures.
En aucun moment, la franco-béninoise n’avait pensé faire une carrière dans la mode. Son idée première était de rassembler une somme conséquente pour se rendre en Bulgarie afin d’effectuer un stage à l’école des sourds. Le destin en a voulu autrement.
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La mode, une passion cachée pour Maureen Ayité
Si en Afrique, certaines connaissances se transmettent de mère en fille, notez que la grand-mère de Maureen Ayité était vendeuse de pagnes. Justement, une activité lucrative qui a permis à cette dernière de maintenir une stabilité financière.
Alors qu’elle était encore adolescente, Maureen Ayité récupérait les tissus de sa Mémé pour confectionner des accessoires, notamment des pochettes. Sa créativité a été très vite repérée par ses camarades de classes.
En première et terminale, je cherchais tous les tissus bordeaux et beige à assortir à mon uniforme par de petits trucs. Les amies me demandaient où elles pouvaient acheter. Je leur répondais que je le faisais juste pour moi, juste comme ça.
Interview accordée au site Irawo Talents
Le début d’une grande aventure grâce à une vente privée banale
En 2008, Maureen retourne à Paris où elle ressent le besoin de créer un groupe Facebook pour poster des photos de tenue de pagne qu’elle trouvait fabuleuses. Elle partagera par la suite des photos d’elle-même vêtue de ses propres créations en étant anonyme (elle se cachait le visage sur les photos).
Les demandes des internautes cherchant qu’elle reproduise les mêmes modèles ont incité Maureen Ayité à envisager la vente, alors qu’elle ne pensait jusqu’alors qu’à partager sa passion pour la mode.
Étant donné que personne n’échappe à son destin, ce groupe Facebook est devenu le premier canal qui lui a servi à lancer sa première vente privée. Cette vente consistait à rassembler assez d’argent pour financer son voyage pour la Bulgarie.
Maureen ne savait pas coudre. Alors, elle a pris un bout de tissu de sa grand-mère chez qui elle passait l’été. La jeune entrepreneuse confectionna les accessoires et confia les modèles aux tailleurs. Ensuite, elle va poster ce message dans son groupe Facebook ne sachant pas que cette petite phrase sera l’élément déclencheur de la naissance de Nanawax:
“Venez acheter. J’organise une petite vente privée chez une amie”.
Plus de 200 personnes ont répondu à l’invitation de Maureen. La jeune femme commence à prendre conscience de l’ampleur de ses créations. Elle appelle alors l’école des sourds en Bulgarie pour repousser son stage de 2 mois. L’argument de ce report était de se faire plus d’argent, mais ce stage ne sera jamais fait par Maureen. Inutile de vous le dire.
La naissance de Nanawax
Les ventes privées vont se multiplier en Côte d’Ivoire et en France. Maureen Ayité va retourner en 2012 dans son pays d’origine, le Bénin, chez sa mère, pour fonder Nanawax en référence à la célèbre marque de pagne africaine Nana Benz.
Même après son retour au pays, Maureen Ayité ne comptait pas faire de cette activité, son gagne-pain quotidien.
“J’utilisais l’arrière-boutique de ma mère pour faire mes customisations. Il n’y a pas de Licra ici. Les matières sont soit trop chères ici ou indisponibles. Donc, je ne réalisais pas encore de vêtements. J’en achetais des tout-fait à Paris que je customisais avec du pagne. Cela me revenait également cher : certaines tailles ou modèles pouvaient être absentes.
Au début, je me débrouillais avec parce que je ne comptais pas en faire un business. Je voulais faire cela pour un moment. Mais cela marchait tellement bien que j’ai laissé tomber la LSF. J’ai décidé de trouver mes propres matériaux. J’ai voyagé dans de nombreux pays pour me fournir. Je n’ai jamais cru qu’un jour, je pourrai me faire plus de cinquante millions en moins de quatre heures“, a-t-elle confié au site Irawo Talents lors d’un entretien.
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Maureen Ayité attire rapidement les feux des projecteurs et connaît le succès dans sa vie.
- En 2015, elle est citée par le magazine Forbes Afrique dans le classement des 30 talents d’avenir bâtisseurs de l’Afrique francophone.
- En 2016, ses créations sont portées par Flora Coquerel, Miss France 2014 et 3ᵉ dauphine Miss Univers 2015, lors de l’élection Miss France 2016.
- Cette même année, l’artiste Black M porte les modèles Nanawax lors de la cérémonie des NRJ Awards 2016.
- En 2019, sa collection Nanawax occupe la 17ᵉ place dans le classement des marques préférées en Afrique.
Maureen Ayité, la preuve d’un succès durable
La réussite de Maureen Ayité ne s’est pas déroulée sans obstacles. Elle a dû faire face à plusieurs obstacles, notamment ce fameux procès de Vlisco et Uniwax qui l’accusent d’avoir copié leurs motifs. La jeune femme sortira gagnante de ce procès plus aguerrie.
Cela n’a pas empêché Maureen Ayité d’ouvrir plus de 7 boutiques Nanawax en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, l’empire de la reine du pagne africain s’étend aussi à l’immobilier, domaine dans lequel elle prospère également.
Maureen Ayité vous dira que tout n’est pas facile, car elle a su adopter ces 3 mots : Résilience, Sacrifices et Travail, ingrédients d’un succès durable.
Notes et références
- Biographie de Maureen Ayité (Wikipedia.org)
- L’Amazone derrière Nanawax (Irawo Talents)
- Maureen Ayité : le parcours d’une femme d’affaires et d’influence (Fanaka)
Très inspirant vraiment !