Des profils indésirables rejoignent parfois un réseau social et s’intègrent pleinement, initialement pour des raisons bénéfiques. Et c’est bien ce qui arrive à l’application de l’illustre Pavel Durov. En effet, l’application de messagerie instantanée Telegram attire les cybercriminels, leur servant désormais de refuge. Selon 01net, une étude récente de Kaspersky a révélé une augmentation de 53% des activités illégales. Entre mai et juin 2024, cette hausse, selon les données de la Digital Footprint Intelligence de Kaspersky, est comparée à 2023.
Telegram, une plateforme idéale pour les cybercriminels
Pour Alexey Bannikov, analyste du renseignement chez Kaspersky, le fait que Telegram attire des cybercriminels serait dû à des facteurs non-négligeables.
Tout d’abord, avec la popularité des messages, le réseau aurait atteint 900 millions d’utilisateurs mensuels. Ensuite, Pavel Durov l’a très souvent présenté comme un réseau respectant la confidentialité de ses utilisateurs. Cela a contribué à donner un sentiment de sécurité et d’impunité aux cybercriminels, résultant de leur pullulement sur Telegram. Enfin, vient la facilité de trouver une communauté, et surtout, la simplicité d’y faire introduire des bots.
De plus, l’inscription sur Telegram ne nécessite que de renseigner un simple numéro de téléphone, rendant l’accès à la plateforme particulièrement aisé. Cela en fait une alternative simple et intuitive au dark web, prisé par les cybercriminels les plus aguerris.
Ce faisant, Telegram se présente comme une alternative sécurisée et anonyme à WhatsApp. Cette promesse d’anonymat et de sécurité attire de nombreux utilisateurs, y compris des malfaiteurs en quête d’impunité. Sur Telegram, les cybercriminels échangent des activités illégales, de la fraude financière au trafic de drogue et des bases de données volées. Un exemple phare en est l’augmentation des activités d’escroquerie liées aux JO 2024 de Paris, détectées par Kaspersky.
L’équipe de Kaspersky a par ailleurs remarqué que ces cybercriminels promouvaient diverses sortes d’attaques, jugulées à travers des déclarations où ils expriment leurs opinions.
« Grâce à sa large base d’utilisateurs et à la rapide distribution des contenus via les canaux de Telegram, les hacktivistes trouvent dans la plateforme un outil utile pour promouvoir des attaques DDoS et d’autres méthodes d’attaque contre des infrastructures ciblées. De plus, ils peuvent rendre publiques les données volées des organisations attaquées en utilisant des canaux clandestins. »
Alexey Bannikov
Un phénomène inquiétant pour l’avenir de Telegram
Cette affluence de cybercriminels sur Telegram a un impact direct sur les interactions au sein de la plateforme. Si le réseau ne prend pas de mesures, la sécurité pourrait se détériorer, rendant Telegram moins fiable. Cela pourrait entraîner des conséquences juridiques sérieuses et ternir sa réputation.
Pour tenter de limiter les conséquences de cette présence, Telegram devra revoir sa stratégie de modération et de sécurité. Une meilleure vérification de l’identité des utilisateurs lors de l’inscription pourrait être une piste intéressante. Telegram devra détecter et supprimer les contenus illégaux pour préserver la sécurité et la confiance de ses utilisateurs légitimes.
