Suite à un rapport annuel du Reuters Institute de l’Université d’Oxford l’année dernière, on en retenait cinq tendances numériques en journalisme mobile. Le but de ce rapport est de comprendre les comportements des consommateurs d’actualité dans le monde, afin de nourrir les stratégies numériques des rédactions.
Avec la constante évolution de la consommation d’informations en ligne possible grâce au mobile et aux réseaux sociaux.
Le rapport du Reuters Institute 2022 a par ailleurs diverses problématiques du journalisme numérique, comme :
- La montée de la désinformation,
- La confiance accordée au journalisme,
- Les habitudes d’information du public jeune.
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De ce fait, voici donc les 5 tendances numériques à connaitre, ressorties du rapport du Reuters Institute.
1. La confiance dans les médias est la plus élevée en Finlande
Avec un taux de 69 % de confiance globale, la Finlande affiche le niveau le plus élevé selon Reuters.
Elle correspond à l’un des deux seuls autres marchés où plus de la moitié de la population interrogée notifie faire confiance souvent à la plupart des informations.
À part le Portugal et l’Afrique du Sud, selon le rapport du Reuters Institute sur le journalisme numérique.
La confiance dans les médias est la plus faible aux États-Unis, 26 %, suivis de Taiwan et de la Grèce, 27 %.
2. L’âge moyen d’un abonné aux médias numériques approche les 50 ans
L’âge moyen des personnes susceptibles de payer pour des informations numériques serait de 47 ans environ.
À l’exemple des États-Unis où seulement 17 % des abonnés aux médias ont moins de 30 ans, pour 8 % uniquement de cette tranche d’âge au Royaume-Uni.
Conséquence du désintérêt des jeunes quant aux actualités numériques payantes, selon ledit rapport. Néanmoins, ce pourcentage de jeunes abonnés correspond à la moyenne des 20 pays où les actualités payantes sont répandues.
En tête, la Norvège avec 41 % des informations numériques payantes, suivie par la Suède, 33 %, la Finlande, 19 %.
Une problématique reste d’ailleurs à résoudre dans ce contexte. Il s’agirait de voir si certains de ces marchés n’atteindraient pas une phase plus mature. À cause d’un ralentissement des tendances à plus long terme.
3. Les plus jeunes consomment véritablement l’actualité différemment
Les plus jeunes auraient tendance à éviter intentionnellement l’actualité. Ils sont aussi moins attachés aux grands médias. Conséquence de la popularité de l’accès à l’information par des « portes annexes » comme :
- Les réseaux sociaux,
- Les moteurs de recherche,
- Les agrégateurs mobiles.
Ils s’attachent moins aussi aux concepts d’impartialité journalistique. Ayant grandi dans le monde du web social et participatif.
D’ailleurs, ils peuvent ne pas du tout consommer d’informations à cause de leur méfiance à l’égard de la partialité.
Sur l’ensemble des marchés, 15 % des 18 à 24 ans utilisent TikTok comme canal d’actualités. Et, 40 % de cette tranche d’âge utilise TikTok dans 46 pays.
4. YouTube est une source d’information plus populaire qu’on ne le pense réellement
Dans le but de s’informer, 57 % des consommateurs d’actualités numériques utilisent YouTube aux Philippines, pour 55 % en Thaïlande, et 53 % en Inde.
En effet, cela s’explique par la préférence pour les informations vidéo d’une part. D’autre part, par le contraste de style, ton, et contenu avec les canaux médiatiques traditionnels.
À l’exemple de la Thaïlande. Des frais d’internet peu élevés ont donné lieu à des émissions de télévision consommées sur téléphone portable.
YouTube est aussi le canal le plus populaire pour les podcasts en Espagne (30 % d’auditeurs par mois), suivi par l’Allemagne (19 %).
Ceci dit, YouTube, avec sa portée mondiale sur les actualités, peut suggérer aux médias une stratégie de diffusion de l’information, et leur permettre de se développer.
5. Les actualités par e-mail sont sûrement moins populaires qu’on ne le pense réellement
Dans une tendance inversée, YouTube comme canal d’information est sous-estimée. Tandis que les rédactions surestiment l’importance des mails dans la diffusion d’actualités.
De fait, moins d’un utilisateur d’informations numériques sur cinq reçoit l’actualité par mail en semaine, selon le rapport Reuters. Soit un taux de 17 %.
La frange concernée est généralement plus âgée, plus instruite, et plus engagée que le citoyen lambda. Diverses raisons motivent ceux qui préfèrent le mail comme source d’information :
- La commodité pour 65 % des utilisateurs,
- La variété des articles pour 30 %,
- Le ton ou le style déployé pour 24 %.
Ainsi, 55 % du marché indien, et 40 % du marché sud-coréen est très appréciée en raison de la différence de la voix de l’auteur dans les newsletters que sur les autres canaux.
Surtout avec l’évolution de plateformes comme Substack.
Cependant, 7 % des Américains abonnés paient pour recevoir une infolettre par mail, contre seulement 1 % en Allemagne et en Australie.
Aux États-Unis, leur audience totale aurait diminué comparativement au nombre total de publications par mail, en constante augmentation.
